Nouvelles du Projet Quatro Varas
rapportées par Christiane qui a passé plus d’un mois à Quatro Varas
Lorsque je suis arrivée à Quatro Varas, Adalberto avait dû intervenir auprès de la Mairie de Fortaleza car une fois de plus, les salaires des acteurs du Projet n’avaient pas été payés depuis plus de 5 mois.
Il ne restait que 8 personnes des 26 acteurs rencontrés en 2021, 8 personnes parmi les plus anciennes, qui avaient pu tenir jusque-là, sans avoir à chercher un autre travail en dehors pour nourrir leurs familles.
Malgré tout, l’accueil quotidien des personnes stressées, en dépression… qui avaient besoin d’être accueillies, écoutées, « coucounées », avait pu être maintenu et du lundi au vendredi les séances de « bains de pieds aux herbes » et les différents massages anti-stress avaient été assurés, ainsi que les activités hebdomadaires comme les séances de « Restauration de l’estime de soi » du lundi et du jeudi matin, la « ronde de TCI » du jeudi après-midi, les séances de yoga des lundi et mercredi matin, le « Prendre soin des acteurs du Projet » le mercredi matin.
5 jours après mon arrivée, les payes tombaient enfin et le Projet 4Varas allait pouvoir sortir de la morosité et retrouver son rythme de croisière.
Avec l’argent versé par les Amis de Quatro Varas, les travaux de maintenance commencés pouvaient reprendre : changer la toiture en paille de la Petite Ecole, de la paillote d’accueil et construire trois autres petites paillotes là où l’espace du Projet n’était pas à l’ombre des cocotiers, continuer « l’allée des fleurs » jusqu’à l’ancienne entrée du Projet Quatro Varas, ouvrant sur la favela.
Changements depuis 2021 :
L’allée des fleurs et la paillote d’accueil
Le jardin des plantes médicinales et la petite ecole
Rénovation de la petite école
Avec en 2021-2022, la construction du bar-restaurant sous les arbres, à gauche de l’entrée du terrain du Projet Quatro Varas, l’ancienne salle de restaurant à l’étage de la Maison d’accueil, est devenue un second « Salon de soins solidaires » occupé par le deuxième groupe « Restauration de l’estime de soi », les jeudi matin. En effet lorsqu’il y a plus de 80 participants, le Salon habituel est trop petit et il faut ouvrir un second espace de « Restauration de l’estime de soi ». A la fin de la dynamique ce second groupe rejoint le premier pour le moment de lecture des symptômes animé par Adalberto.
Aujourd’hui, le nombre de participants à la séance de travail psychocorporel du jeudi matin est beaucoup plus nombreux que le nombre de participants à la « ronde TCI » du jeudi après-midi. Il est clair à présent, que le travail commencé lors des « rondes de TCI ne suffit pas : chacun ayant pris conscience qu’il est le maître de sa santé, continue à prendre soin de lui-même et apprend à décoder les symptômes qui se manifestent un jour ou l’autre dans la vie quotidienne et lors des dynamiques psycho-corporelles.
Le nouveau bar-restaurant est très agréable, la cuisine plus variée est très bonne. Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 16 heures, il offre la possibilité à toute heure de prendre un jus de fruit, une eau de Coco…
Le chemin pavé permettant aux pompiers de pouvoir accéder au centre du terrain du Projet Quatro Varas est bien avancé. Il a pris le nom « Allée des fleurs ». Il reste à construire la partie qui ira de la « paillote de l’accueil » à l’ancienne entrée du Projet ouvrant sur la favela.
Pour les habitants de Quatro Varas dont les maisons sont sur la seconde dune, il n’y avait aucun passage leur permettant de descendre sur la plage. Ils traversaient donc systématiquement le terrain du Projet Quatro Varas. Il a semblé préférable de bien délimiter ce passage (clôtures en bois, de chaque côté de « l’allée des fleurs », afin que les espaces propres au Projet – à gauche, le bar-restaurant, le jardin de plantes médicinales, le séchoir et la Petit Ecole, à droite, le jardin d’agrément et de repos et toutes les autres constructions – soient davantage respectés.
Le jardin d’agrément, à droite, va être restructuré de manière à ce que les allées dessinent à nouveau une toile d’araignée. Des bancs et sièges à l’ombre des cocotiers ou sous les trois nouvelles paillotes permettent de se reposer après un massage ou de discuter avec d’autres en attendant son tour pour un bain de pieds, un massage, ou le début d’une activité hebdomadaire.
Le laboratoire de la « Farmacia Viva » n’est ouvert qu’un ou deux jours par semaine lorsque João, étudiant-chercheur de la Faculté de Pharmacie « Abreu Matos » de l’UFC (Université Fédérale du Ceará), vient préparer les divers sirops.
Un prix d’une valeur de 130 000 reais a été attribué au Projet social de l’Etat du Ceará le plus efficient, par l’un des Sénateurs. Le Projet Quatro Varas ayant obtenu ce prix, cet argent va permettre d’acheter enfin l’appareil qui sert à fabriquer les chapelets de petits sachets en plastique contenant chacun une cuillerée de sirop.
João a bien l’intention de faire de la « Farmacia Viva » de Quatro Varas, le prototype des « Farmacias Vivas » qui se développent de plus en plus dans l’Etat du Ceará. Il ne s’agit pas seulement d’avoir un jardin de plantes médicinales. Encore faut-il apprendre quand cueillir ces plantes et comment les faire sécher, quelle partie de la plante (racines, feuilles, fleurs, graines …) est bonne pour soulager tel symptôme, quelle différence entre une tisane, un infusion, une décoction, etc… Créer un laboratoire où sont produits sirops, pommades, savons, produits de cosmétique est l’ultime étape et suppose qu’une pharmacienne ou un pharmacien patenté vienne vérifier chaque semaine les nouveaux produits fabriqués et la validité ou non de ceux qui restent dans la réserve.
La petite Ecole est en train d’être entièrement rénovée (voir les photos). La toiture en paille a été remplacée. L’escalier extérieur qui monte à l’étage a été réparé et une rampe en bois a été posée. Cette salle du 1er étage qui fut créée pour le « groupe théâtre » va devenir une salle de repos et de soins par chromothérapie.
Une ergothérapeute qui, deux jours par semaine, reçoit des enfants individuellement a le projet de commencer un travail de groupe au sein du Projet, après avoir vu combien le rôle du groupe est capital en TCI.